Robots, drones et cobots : la révolution technologique sur les chantiers de construction

Une transformation numérique profonde est en marche dans l’industrie de la construction grâce aux nouvelles technologies telles que les robots collaboratifs (cobots), les drones intelligents et les imprimantes 3D. Ces innovations technologiques permettent aux entreprises du bâtiment d’optimiser la gestion des projets, d’améliorer la productivité des équipes et surtout, d’accroître considérablement la sécurité sur les chantiers

Des cobots et des robots au service des humains, pas pour les remplacer

Contrairement aux robots traditionnels, les cobots sont conçus pour travailler auprès des humains, en les assistant dans les tâches répétitives et peu valorisantes. Dans des contextes comme la préfabrication, ils permettent aux travailleurs de prendre un rôle plus valorisant : supervision, programmation et accompagnement.

Chez Pomerleau, par exemple, deux cobots Spot de Boston Dynamics sont utilisés pour faire de l’inspection, du marquage au sol, des relevés 360° et de la capture de données. Équipés de caméras, de capteurs de qualité de l’air et de scanners laser, ces “chiens-robots” sont devenus des outils quotidiens. Si leur apparition peut au départ surprendre les équipes sur le terrain, ils s’intègrent rapidement comme n’importe quel autre outil.

Drones et photogrammétrie : une vue d’ensemble en un vol

Les drones, quant à eux, sont devenus des alliés de taille. Sur les chantiers à ciel ouvert comme à l’intérieur, ils permettent de capter des images aériennes pour faire de la photogrammétrie, mesurer l’avancement des travaux, ou encore créer du contenu promotionnel. Pendant la pandémie, les photos 360 prises par drones ont été un moyen crucial de suivre les travaux à distance, une habitude qui perdure aujourd’hui, combinée à des modèles 3D pour comparer la réalité au plan initial.

Les défis à relever

L’un des plus grands défis reste l’adaptation de ces outils à des environnements en constante évolution. Un chantier change chaque jour : escaliers temporaires, accès restreints, matériaux déplacés. Les robots doivent donc s’adapter — car le chantier, lui, ne changera pas pour eux.

Certains robots ne peuvent pas grimper des escaliers temporaires trop étroits ou inclinés, ce qui limite leur usage. De plus, leur poids pose parfois problème lorsqu’ils doivent être déplacés entre les étages. Des solutions sont envisagées : robots montés sur bras articulés, intégrés à des exosquelettes, ou encore l’impression 3D de béton pour les structures répétitives.

Pour inciter l’adoption : former, collaborer et expérimenter

Comme le rappellent les intervenants du balado, l’adoption technologique ne peut se faire que par une volonté partagée : entrepreneurs, clients, fournisseurs et partenaires doivent collaborer. Il est essentiel de se former, de participer à des événements et de faire du benchmarking avec d’autres secteurs.

Chaque entreprise devrait d’abord identifier les problèmes qu’elle souhaite résoudre, puis explorer si une solution technologique, avec l’appui de partenaires comme Batimatech, pourrait y répondre. L’innovation ne remplace pas l’humain, elle lui donne de nouvelles responsabilités et un meilleur environnement de travail.

Dans un épisode du balado animé par François Toupin pour Constructo Balado, plusieurs experts du milieu, dont Vincent Melanson de Pomerleau et Francis Bissonnette de Batimatech, ont partagé leur expérience concrète et leur vision de l’innovation technologique sur les chantiers.

« Dans notre cas, nous, on a la charge du chantier, donc on fait une inspection, on fait du suivi de progression. On va aller faire de la capture vidéo, de la capture photo pour nos rapports, pour valider la progression des travaux, etc. Donc on se sert des robots. Ce sont des tâches qui sont très répétitives, à peu de valeur ajoutée, donc on a un robot qui le fait de façon autonome. Ça libère des gens aussi pour faire des choses à plus grande valeur. »
– Vincent Melanson, gérant Innovation — R&D et projets spéciaux, Pomerleau